C’est une nouvelle page pourrait-t-on dire qui s’ouvre à la FAF. Ainsi, sans grande surprise, en étant seul candidat à la succession de Djahid Zefizef, démissionnaire, après son échec à se faire élire au COMEX de la CAF, et suite aux « nombreux » échecs, c’est Walid Sadi qui lui succède à la tête d’une fédération « malade » avec 76 voix pour, 5 bulletins contre et 1 nul. Le jeune nouvel homme fort de l’instance fédéral (il n’a que 43 ans), s’apprête à débuter un « petit mandat » de 18 mois, avec en perspective une nouvelle réélection en 2025.
Un plan Marshall pour sauver le football algérien !
Malgré son jeune âge, Sadi, n’est pas un « novice », bien au contraire, d’ailleurs, il a fait partie du Bureau Fédéral du temps de Mohamed Raouraua, avec qui, il a fait ses armes de 2009 jusqu’à 2017, a, dès son élection, appelé au « rassemblement » pour aider le football algérien de sortir de son marasme : « Je tends ma main à tous les présidents sortants, Raouraoua, Zetchi, Amara et Zefizef. Toutes les bonnes volontés seront les bienvenues pour aider à hisser le football national vers le haut, notamment, en combattant la corruption, la médiocrité et la marginalisation. J'ai rencontré 48 présidents de ligues de wilayas lors de ma campagne électorale et sincèrement la situation du football amateur est difficile. Nous allons présenter un programme d'urgence pour améliorer les choses, je ne suis pas content de ce qui se passe dans les divisions amateurs, et on prendra des décisions dès la première réunion du Bureau Fédéral », a-t-il déclaré. Car conscient de ce défi qui l’attend et pour ne pas répéter les erreurs des « autres », Sadi, estime qu’il faut un « vrai plan Marshall » et ce, à partir du football amateur, pour arriver à moderniser le football local. Son expérience de gestionnaire est un atout pour lui, car connaissant les mécanismes de gestion d’une entreprise et l’importance aussi de la communication » pour ne pas laisser le vide à ses détracteurs. D’ailleurs, dès l’officialisation de sa candidature, il a commencé à sillonner les différentes régions pour exposer son projet et « se préparer » le terrain pour la présidence de la FAF.
Sa « proximité » avec Raouraoua, un atout plutôt qu’un « boulet »
Si pour certains, Walid Sadi, n’est pas un « homme nouveau » pour sa proximité avec son « ancien président » Mohamed Raouraoua, et qui peut être qualifier du « véritable président de la FAF » pour ces détracteurs, la présence de Raouraoua dans son « entourage proche ou lointain » et un avantage pour le nouveau président, car « El Hadj » qu’on le veuille ou pas, a ses réseaux, connait l’Afrique comme sa poche, il a été proche avec presque tous les présidents de fédérations, a aussi ces « entrées » à l’UNAF, peut être d’une aide précieuse, car ce qui a manqué au prédécesseur de Sadi, c’est cette connaissance des rouages des instances de la CAF qui a manqué aux « autres » et ce qui a fait d’ailleurs « sauter » Zefizef du COMEX de l’instance dirigeante du football africain.
«Belmadi, a besoin maintenant de calme, de concentration et de stabilité »
Avec « Diplomatie » Walid Sadi, qui sait que Djamel Belmadi, sera sous pression dans les prochaines semaines, et pour ne pas répéter « les errements du passé récent », ou le sélectionneur national, été « obligé » de parler des terrains d’entraînements de Sidi Moussa, qui devaient être prêts pour le dernier stage, mais comme il « n’y avait pas de pilote dans l’avion », le dernier regroupement, a été une vraie « cacophonie ». Et pour ne pas retomber dans ces travers Walid Sadi, a tenu à rassurer Belmadi en lui promettant que dorénavant il se concentrera sur la préparation de l’équipe : «Nous allons doubler les moyens pour la sélection nationale afin de lui permettre d'atteindre ses objectifs en 2024 notamment à l'approche de la CAN en Côte d'Ivoire. Djamel Belmadi a tout mon soutien et je vais tout faire pour lui faciliter le travail. On va lui éviter de penses aux « à côté », et qu’il reste focus sur le côté technique, j’ai beaucoup de respect pour lui, et je ne permettrai à personne de s’imiscer dans son travail, il a besoin de calme, de concentration et de stabilité et au vu de la qualité de notre effectif, nous fixons un objectif d’une demi-finale minimum au sélectionneur pour la prochaine coupe d’Afrique», un objectif difficile mais réalisable, pour peu qu’on mette l’équipe dans les meilleures conditions.
«Si je ne réussi pas à réaliser mes 21 objectifs dans les 18 prochains mois, je ne continuerai pas ma mission à la tête de la FAF»
Sûr de sa « stratégie » Walid Sadi, promet déjà que ces « 21 promesses électorales » seront traduites sur le terrain, et ces objectifs vont être atteints, avec l’aide de tous : « Certes c'est une période de transition de 18 mois mais je suis convaincu qu'elle est suffisante pour atteindre nos objectifs. Je suis conscient que la mission s'annonce ardue et difficile, mais je reste confiant. Avec la détermination et l'abnégation des membres bureau fédéral et l'aide de toute la famille du football algérien, nous réussirons notre mission. Je vous donne rendez-vous dans 18 mois et si je ne réussis pas, je ne continuerai pas ma mission au sein de la FAF », c’est dire que Walid Sadi, a comme objectif de ne pas être un président « éphémère » mais plutôt s’installer dans la durée ».
«On ne peut pas changer tout du jour au lendemain »
Walid Sadi, qui se défini comme un homme de dialogue, et aussi un homme qui sait que la réalité du terrain et tout autre que celle des «salons de la FAF » et qu’il faudra du temps pour tout remettre dans l’ordre et qu’il faudra du changement pour «secouer le cocotier » : «Premièrement, je voudrais remercier Mounir D’Bichi pour tout ce qu’il a fait, je ne pense pas qu’il sera le prochain Secrétaire général de la FAF, il a eu beaucoup de pression durant cette période. Deuxièment, on ne peut changer tout du jour au lendemain, surtout concernant le système de compétition, il faudra ouvrir le dialogue avec tout le monde, pour arriver à un accord ».
« Obtenir de bons résultats avec toutes les sélections nationales de différentes catégories et le meilleur moyens pour la FAF de se faire respecter à l'international »
De fait, l’un des gros chantiers qu’attend Walid Sadi, et la modernisation du football algérien, mais surtout, comme ce fut le cas avec Belmadi, avec les A, aider les jeunes catégories à briller sur la scène international, comme c’est le cas avec le Sénégal, qui règne en maître dans toutes les catégories féminines ou masculines, ce qui facilitera « l’exportation » des talents « locaux » et gagner en respectabilité : « Je m’attellerai à moderniser le fonctionnement du football national à tous les niveaux « On veut Obtenir de bons résultats avec toutes les sélections nationales de différentes catégories et le meilleur moyens pour la FAF de se faire respecter à l'international. Il y a eu échec à tous les niveaux et dans toutes les catégories. Je vais rencontrer le DTN, il me donnera son planning, après on verra avec le Bureau Fédéral et s’il l’accepte on continuera, et si c’est le contraire, on prendra nos responsabilités ».
L’argent : le nerf de la guerre
Enfin, l’un des points essentiels que Walid Sadi, a promis « d’assainir » et surtout de dévoiler dès sa prise en main « officielle » dans les prochains jours, est la situation financière de la FAF, ou criblée de dette, l’instance doit impérativement prendre en main. Walid Sadi, sans détour, estime que la situation est « grave », mais qu’il promet de ramener les sponsors pour sortir de cette situation : « On a commencé des pourparlers avec des sociétés nationales, pour du sponsoring. La situation financière est délicate, mais avec la volonté on fera en sorte de l’améliorer. Même si pour le moment, je n’ai pas les chiffres des dettes, je peux dire qu’il y a un recul par rapport aux années précédentes, j’ai des informations sur des dettes envers des hôtels et des entreprises, mais dans le détail, je ne sais pas encore la situation réelle ». Walid Sadi aura donc du pain sur la planche, et ce, dès les prochains jours pour redorer le blason de la FAF, à commencer par faire « le grand nettoyage » dans ces murs, et surtout « retrouver sa crédibilité ».
M’hamdi Ramzi